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Crapaud, attention danger !

Le crapaud est un charmant batracien que l’on retrouve fréquemment dans nos jardins ou au détour de nos promenades crépusculaires avec nos animaux mais il peut s’avérer très dangereux.

En effet, en France, le Crapaud commun et le Crapaud des joncs (ou Crapaud calamite) principalement, sont responsables d’intoxications déclarées dans les centres antipoison (plusieurs dizaines de cas par an), parfois mortelles ; mais tous les crapauds produisent du venin. L’envenimation concerne essentiellement les chiens, rarement les chats qui sont beaucoup plus méfiants. Les bovins sont également parfois intoxiqués par le venin de crapaud.

Les envenimations ont lieu généralement, hors de la période d’hibernation des crapauds, d’avril à septembre, avec un pic en juillet-août.

Qui sont ces crapauds ?

Le Crapaud commun est le plus grand crapaud européen, mesurant de 5 à 8 cm pour les mâles et jusqu’à 11 cm pour les femelles. Il est généralement marron, gris jaunâtre ou roussâtre, plutôt uni mais parfois tacheté ; ses yeux sont rouge cuivré ou orange avec une pupille horizontale. On le retrouve un peu partout en plaine et en forêt où il aime les milieux plutôt frais, il ne s’approche des plans d’eau que pour la reproduction. Il est plus actif la nuit et se cache le jour dans un trou qu’il creuse au ras du sol. En France, le Crapaud commun est une espèce protégée, classé parmi les espèces « à surveiller ».

Le Crapaud des joncs ou Crapaud calamite, mesure de 4 à 7 cm pour les mâles et 5 à 8 cm pour les femelles ; il possède une ligne médiane jaune sur le dos et son iris est jaune veiné de noir, ce qui le distingue du Crapaud commun. On le trouve partout en France, mais est abondant dans le Sud, dans les plaines et en moyenne montagne, dans une végétation assez rase (sables, zones de graviers, prés salés, landes, lisières forestières…). Il vit presque exclusivement la nuit. En France, le Crapaud calamite ou Crapaud des joncs est une espèce protégée, classé parmi les espèces « à surveiller ».

Ces crapauds possèdent une peau pustuleuse, couverte de saillies (sortes de verrues) formées par des glandes granuleuses appelées glandes parotoïdes, capables de sécréter du venin. Ce venin a pour but de protéger les crapauds contre les prédateurs et joue un rôle antiseptique. Substance épaisse, blanc crémeux, il est éjecté lorsque le crapaud se sent menacé et lors de pression sur son corps, lorsque le chien le prend dans sa gueule par exemple. Ce venin ne traverse pas la peau mais est toxique lorsqu’il est en contact avec les muqueuses (bouche, yeux), car il passe alors dans la circulation sanguine.

Quelles sont les substances toxiques du venin de crapaud ?

Le venin de crapaud contient des molécules toxiques pour le cœur et des molécules hallucinogènes (amines, peptides et alcaloïdes) : bufotoxine, bufogénine, bufoténine, adrénaline, sérotonine. Il est en outre particulièrement acide et irritant.

Comment l’animal s’intoxique-t-il ?

De manière générale, le chien attrape le crapaud dans sa gueule pour jouer ou pour le croquer ; celui-ci, par un mécanisme de défense,  éjecte alors le venin qui vient irriter les muqueuses de la bouche et parfois des yeux puis passe dans la circulation sanguine. Il n’y a pas besoin que le crapaud soit ingéré pour être toxique. L’ingestion reste rare d’ailleurs.

Le risque toxique dépend de l’âge et de la taille de l’animal intoxiqué ; les jeunes et les petits formats sont plus sévèrement atteints. L’intoxication peut être mortelle pour les petits gabarits.

Comment se manifeste l’envenimation ?

Dans un premier temps, l’animal salive immédiatement et abondamment. Si l’intoxication est minime, ce sera la seule manifestation.

Les symptômes généraux arrivent dans les minutes et jusqu’à 2 à 3 heures après l’intoxication ; ils sont d’emblée très graves. Si le venin passe dans le sang, les toxiques agissent sur le cœur et le système nerveux : vomissements, abattement, démarche anormale, douleurs abdominales violentes, tremblements, troubles cardiaques (décelables par le vétérinaire), convulsions, coma. Lors de contact avec les yeux, il y a une forte irritation des conjonctives et parfois une atteinte profonde de l’œil appelée uvéite.

Que faire en cas d’intoxication ou de contact avec un crapaud ?

Il convient de s’alarmer lorsque vous avez vu votre animal jouer ou être à proximité d’un crapaud et qu’il se met soudainement à saliver abondamment, se frotter le museau avec ses pattes, secouer la tête et/ou tenter de vomir. La situation devient dramatique lorsqu’il vomit de façon incoercible, respire très fort bouche ouverte et déclenche des convulsions.

La première chose à faire est de rincer abondamment la bouche avec de l’eau, éventuellement additionnée de bicarbonate de soude (pour lutter contre l’acidité locale). Les yeux sont rincés abondamment au sérum physiologique. Par précaution, même si le venin ne traverse pas la peau, portez des gants pour effectuer ces premiers soins.

Il n’y a pas d’antidote au venin de crapaud ; il faut attendre qu’il cesse de faire effet.

Il faut amener l’animal le plus rapidement possible chez un vétérinaire pour une prise en charge médicale. Le traitement est symptomatique et éliminatoire : perfusion, médicaments pour lutter contre les troubles cardiaques, les convulsions, les vomissements, nursing.

Pour les grands chiens, l’évolution est le plus souvent favorable. Le pronostic est en revanche très sombre pour les petits formats, la mort est souvent rapide.

 

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